Countermovement Jump (CMJ) : Le Guide Complet pour Comprendre, Mesurer et Optimiser le Saut Vertical

Le Countermovement Jump (CMJ) est un exercice clé en sciences du sport et en rééducation. Il permet d’évaluer la puissance du bas du corps, la performance neuromusculaire et la fatigue. C’est une méthode rapide, fiable et non invasive pour mesurer la préparation athlétique et suivre les progrès.

Les plateformes de force représentent la technologie la plus précise et la plus fiable pour analyser en détail les paramètres biomécaniques du CMJ. Elles sont la référence en matière de mesure de la fonction neuromusculaire.

Cet article traite de la biomécanique du CMJ, des protocoles, des applications et des indicateurs clés de performance (KPI).

CONTENTS

1- Qu’est-ce qu’un countermovement jump (CMJ) ?
2- Pourquoi utiliser le countermovement jump ?
3- Comment réaliser un countermovement jump comme un pro
4- Les phases du countermovement jump et leur analyse biomécanique
5- Indicateurs de performance du countermovement jump
6- Comment mesurer un countermovement jump avec précision
7- Applications cliniques et sportives du CMJ
8- Conseils pratiques pour tirer le meilleur de votre protocole CMJ
9- FAQ : Tout ce que vous devez savoir sur le countermovement jump
10- Conclusion
11- Références

1- Qu’est-ce qu’un countermovement jump (CMJ) ?

Le Countermovement Jump (CMJ) est un saut vertical qui commence par un mouvement rapide vers le bas, suivi d’une impulsion explosive vers le haut. Ce mouvement exploite le cycle étirement-raccourcissement (SSC) pour produire une force maximale, contrairement au squat jump, qui débute de manière statique. Le CMJ consiste à partir d’une position debout, à abaisser rapidement le centre de gravité en fléchissant les hanches, les genoux et les chevilles, puis à se redresser immédiatement pour sauter verticalement et atterrir avec contrôle.

Le CMJ est la mesure la plus fiable de la puissance des membres inférieurs, corrélée aux performances en sprint, à la force maximale et à l’explosivité. C’est un test polyvalent, qui peut être réalisé avec ou sans balancement des bras (ce qui peut améliorer les performances de 10 à 30 %). Le CMJ évalue la façon dont le corps génère et applique la force, ce qui en fait un outil précieux pour analyser les capacités neuromusculaires, la fatigue et le risque de blessure. Son usage répandu s’explique par un bon équilibre entre simplicité et richesse des données : il nécessite peu de matériel, mais fournit des informations détaillées lorsqu’il est mesuré à l’aide d’outils comme les plateformes de force.

2- Pourquoi utiliser le countermovement jump ?

Le test du countermovement jump (CMJ) permet d’évaluer l’efficacité du système neuromusculaire, la puissance et la coordination. Méthode rapide, non invasive et riche en données, il est largement utilisé dans le sport, la rééducation et la recherche pour analyser les capacités physiques.

2.1. Évaluer la puissance du bas du corps

Le Countermovement Jump (CMJ) est un indicateur fiable de la force explosive du bas du corps, fortement corrélé à :

  • la vitesse de sprint (notamment sur 10 à 30 mètres),
  • la force maximale en 1RM (squat, soulevé de terre),
  • la force réactive/explosive spécifique à un sport.

Les entraîneurs utilisent le CMJ pour suivre les adaptations à l’entraînement, évaluer l’état de préparation des athlètes et adapter les programmes de préparation physique.

2.2. Surveiller la fatigue et l’état de préparation

Les indicateurs du CMJ permettent de détecter la fatigue neuromusculaire. De légers changements dans la hauteur du saut, la force ou le temps de vol signalent une fatigue ou une récupération insuffisante. Comme le CMJ est répétable sans induire de fatigue, il est idéal pour un suivi quotidien.

Les applications courantes incluent :

  • Tests avant et après l’entraînement pour évaluer la fatigue aiguë
  • Comparaisons des valeurs de référence dans le temps pour évaluer les adaptations chroniques
  • Dépistage du risque de blessure en suivant les variations de la qualité ou de la symétrie du mouvement

2.3. Obtenir des données fiables et exploitables

Contrairement à certains tests physiques influencés par la motivation ou des facteurs externes, le CMJ fournit des données très répétables, surtout lorsqu’il est mesuré à l’aide de plateformes de force ou de capteurs validés. Des paramètres tels que la hauteur de saut, la puissance maximale et le taux de développement de la force (RFD) sont constants lors de tests répétés, à condition de suivre des protocoles standardisés.

Cela fait du CMJ un outil de référence pour suivre les progrès, définir des critères de retour au jeu ou comparer les performances interindividuelles entre athlètes ou patients.

2.4. Intégration en rééducation et retour au sport

Le CMJ est particulièrement utile en milieu clinique, notamment pour la rééducation et les décisions de retour au sport. L’analyse de la répartition bilatérale des forces, de la capacité de freinage excentrique et de la symétrie du mouvement permet de détecter des déficits subtils, essentiels pour réduire le risque de reblessure et garantir un retour à la compétition en toute sécurité. Cela est d’autant plus crucial après des blessures comme une reconstruction du LCA, où les tests de force traditionnels peuvent ne pas révéler certains déséquilibres sous-jacents.

3- Comment réaliser un countermovement jump comme un pro

Réaliser correctement un countermovement jump est essentiel pour garantir des données de performance fiables et valides, que ce soit pour évaluer la performance athlétique, le statut neuromusculaire ou les progrès en rééducation. De petites variations dans la technique peuvent entraîner d’importantes différences dans les mesures, surtout lorsqu’il s’agit de suivre les évolutions dans le temps.

👉 Tutoriel : comment exécuter le saut en contre-mouvement (CMJ) avec une régularité et une précision de niveau professionnel.

3.1. Préparation : échauffement standardisé

Un bon échauffement prépare l’athlète à produire un effort maximal tout en minimisant le risque de blessure ou de variation de performance. Voici une séquence recommandée, à répéter systématiquement avant chaque test :

  • 5 minutes d’activité cardio légère (course à pied, vélo)
  • 5 minutes de mobilisation dynamique des membres inférieurs (cercles de hanches, fentes, leg swings)
  • 10 squats poids du corps
  • 10 élévations des mollets en position debout, suivies de 10 transitions entre le squat et l’élévation des mollets (mouvement combiné)

L’objectif est d’activer la chaîne postérieure et de stimuler le système neuromusculaire sans générer de fatigue.

3.2. Bras ou pas de bras ?

Le CMJ peut être effectué de deux manières :

  • Avec balancement des bras : ce qui permet une meilleure impulsion et une hauteur de saut plus élevée
  • Sans les bras (mains sur les hanches) : permet d’isoler la puissance du bas du corps et améliore la fiabilité des données.

Les deux méthodes sont valides, mais la régularité est essentielle. Une fois qu’un protocole est choisi, il doit être appliqué de manière cohérente à toutes les sessions et à tous les participants pour permettre des comparaisons pertinentes.

3.3. Exécution du countermovement jump

 

Figure 1: Le protocole du countermovement jump

 

Voici les étapes clés d’un CMJ bien réalisé :

  1. L’athlète se place debout, pieds écartés à la largeur des hanches, en position relâchée sur la plateforme de force.
  2. Il reste immobile pendant 3 secondes pour stabiliser la phase de pesée.
  3. Sur consigne, il effectue un contre-mouvement rapide : flexion des hanches, genoux et chevilles.
  4. Il enchaîne immédiatement avec une extension explosive des mêmes articulations, sans marquer de pause.
  5. Il saute verticalement aussi haut que possible, en restant gainé.
  6. Il atterrit en douceur, idéalement sur le même emplacement, puis reste stable pendant 2 secondes.
  7. Il fait une pause pour retrouver l’équilibre avant la répétition suivante.

💡 Conseil : laissez toujours à l’athlète quelques secondes pour se stabiliser avant de commencer le saut, surtout lorsqu’on utilise des plateformes de force qui nécessitent une phase de pesée stable.

3.4. Combien de répétitions ?

Pour minimiser la variabilité et obtenir des données représentatives :

  • Effectuer au moins 3 sauts valides
  • Laisser 60 secondes de repos entre chaque essai
  • Retenir le meilleur saut ou la moyenne selon l’objectif
  • Avant de commencer le test, il est préférable de laisser au participant quelques secondes sur la plateforme pour se préparer.

3.5. Conditions de test constantes

  • Utiliser le même sol, les mêmes chaussures, le même protocole d’échauffement
  • Noter toute variable extérieure pouvant influencer les résultats (fatigue, blessure, charge d’entraînement)
  • Réaliser les tests au même moment de la journée

3.6. L’importance du countermovement jump et des plateformes de force dans l’entraînement et la rééducation

Quand il s’agit de mesurer un countermovement jump (CMJ) avec précision, le choix du matériel fait toute la différence. C’est pour cela que de plus en plus de coachs, de kinésithérapeutes et de chercheurs en sciences du sport font confiance aux K-Deltas de Kinvent : des plateformes de force de nouvelle génération, conçues pour offrir des données haute résolution en temps réel.

Les K-Deltas permettent de capter chaque détail du saut, de la phase de freinage à l’atterrissage, et d’identifier des asymétries, des déficits de force ou des changements de stratégie de mouvement. Associées à l’application de Kinvent, elles transforment chaque saut en indicateurs exploitables pour l’optimisation de la performance ou le suivi clinique.

🎤 Ils en parlent mieux que nous :

“Cela faisait longtemps que je cherchais un outil comme celui-ci ! Les K-Deltas sont devenues ma solution de référence pour mesurer la hauteur de saut et l’explosivité, et m’assurer que mes athlètes sont prêts pour les matchs. Ce que j’apprécie le plus, c’est la possibilité de coupler les plateformes avec le goniomètre pour analyser encore plus finement les schémas de saut.”
Aurélien Broussal-Derval, CSCS, auteur et fondateur d’ABD Formations

“Les K-Deltas de Kinvent sont de loin mon outil préféré pour évaluer la force des membres inférieurs. Elles sont d’une précision incroyable et suffisamment solides pour permettre des tests même sous charges lourdes (barres, kettlebells…).”
Ryan Lauderdale, CSCS, fondateur de Rypen Fitness

“Si vous êtes vraiment investi dans la rééducation et le retour au jeu, alors vous devez être sérieux sur vos outils d’évaluation. J’utilise les K-Deltas exactement pour ça : obtenir les données dont j’ai besoin pour faire progresser mon équipe.”
Alex Shafiro, PT, DPT, OCS, CSCS, Clinical Manager à HSS

Avec Kinvent, vous n’obtenez pas seulement des chiffres : vous obtenez de la clarté. Que ce soit pour suivre une rééducation, détecter des asymétries ou analyser les adaptations à l’entraînement, les K-Deltas offrent la précision nécessaire pour transformer le mouvement en progrès mesurable.

4- Les phases du countermovement jump et leur analyse biomécanique

L’analyse biomécanique du CMJ, notamment avec des plateformes de force, offre des informations précieuses sur l’efficacité du mouvement, l’application de la force et le fonctionnement muscle-tendon, permettant d’identifier les points forts, les faiblesses ou les compensations de l’athlète, au-delà de la simple hauteur du saut.

Voici les étapes clés du CMJ :

4.1. La pesée de référence

  • Ce qui se passe : Le participant reste immobile sur la plateforme de force pendant environ 3 secondes.
  • Objectif : Établir le poids corporel de référence pour détecter le début du mouvement.
  • Pourquoi c’est important : Un poids corporel précis est essentiel pour calculer les mesures basées sur la force et garantir des comparaisons de performance valides. Recalibrer le poids corporel à chaque session assure la validité des comparaisons.

💡 Conseil : demandez à l’athlète de rester complètement immobile. Les fluctuations à ce niveau faussent tous les calculs ultérieurs.

Weighing Phase CMJ

4.2. L’allègement du poids du corps

  • Ce qui se passe : L’athlète commence le mouvement de descente (flexion des hanches, des genoux et des chevilles).
  • Caractéristiques de la force : La force de réaction au sol est inférieure au poids du corps.
  • Biomécanique : Le centre de masse commence à descendre et la vitesse négative augmente.

Cette phase fournit des informations sur la manière dont l’athlète initie le saut. Un mauvais contrôle ou une décharge inefficace peuvent compromettre les phases suivantes, en particulier le freinage et la propulsion, en limitant le potentiel d’absorption et de réorientation efficace de la force.

Unweighting Phase CMJ

4.3. Le freinage 

  • Ce qui se passe : L’athlète atteint sa vitesse maximale vers le bas, puis commence à décélérer.
  • Biomécanique : Les muscles, en particulier ceux de la chaîne postérieure, effectuent des contractions excentriques pour ralentir la COM.
  • Caractéristiques de la force : Une forte augmentation de la force se produit lorsque le corps résiste au mouvement vers le bas.

Cette phase évalue la capacité d’un individu à contrôler et absorber la force. Une bonne maîtrise excentrique favorise une meilleure propulsion vers le haut. Des déficits à ce niveau peuvent indiquer une fatigue neuromusculaire, un risque de blessure ou un manque de force.

phase de freinage cmj

4.4. La propulsion

  • Ce qui se passe : L’athlète passe du freinage à la poussée sur le sol.
  • Biomécanique : Contraction concentrique rapide des extenseurs de la hanche, du genou et de la cheville.
  • Caractéristiques de la force : La force reste élevée tandis que la vitesse de COM devient positive.

Plus la transition entre le freinage et la propulsion est douce et rapide, plus le saut est efficace. Les athlètes dotés d’une puissance explosive présentent des pentes force-temps raides et une puissance de pointe élevée dans cette phase.

La propulsion cmj

4.5. Le saut (phase en l’air)

  • Ce qui se passe : L’athlète quitte le sol, sans contact avec la plaque de force.
  • Mesure : La durée de cette phase est utilisée pour estimer la hauteur du saut (via le temps de vol).
  • Biomécanique : Le COM suit une trajectoire de projectile influencée par la vitesse de décollage.

Les plateformes de force détectent le décollage et l’atterrissage en appliquant un seuil de force, généralement un multiple de la déviation standard de la plateforme non chargée.

phase de saut cmj

4.6. La réception

  • Ce qui se passe : L’athlète touche le sol et décélère.
  • Biomécanique : Les muscles effectuent des contractions excentriques pour stabiliser la COM.
  • Caractéristiques de la force : La force de réaction au sol augmente brusquement, puis se stabilise.

Souvent sous-estimée mais pourtant essentielle, notamment en rééducation, cette phase de réception contrôlée et symétrique est un indicateur clé du bon fonctionnement neuromusculaire. Une force excessive ou une asymétrie peut révéler des déficits en coordination, en force musculaire ou en stabilité articulaire.

la réception cmj

5- Indicateurs de performance du countermovement jump

Un seul saut countermovement (CMJ) réalisé sur des plateformes de force fournit des données riches allant bien au-delà du saut lui-même, révélant la fonction neuromusculaire, la production de force et la stratégie de mouvement. L’interprétation de ces métriques est essentielle pour l’évaluation des athlètes, le suivi de la rééducation et l’analyse des asymétries, mettant en lumière à la fois le potentiel et les dysfonctionnements.

5.1. Plus que la hauteur de saut

La hauteur de saut est l’indicateur le plus visible, mais à elle seule, elle ne raconte qu’une partie de l’histoire. Deux individus peuvent atteindre la même hauteur en utilisant des stratégies complètement différentes : l’un grâce à une force explosive brute, l’autre grâce à une impulsion plus longue.

C’est pourquoi il est indispensable d’analyser comment cette hauteur est produite, à travers d’autres variables clés.

5.2. Les principaux indicateurs à surveiller

Voici les indicateurs les plus couramment utilisés dans l’analyse d’un countermovement jump :

Les principaux indicateurs CMJ

 

5.3. Interpréter les ICP : les bonnes questions à se poser

Analyser les ICP d’un CMJ permet de répondre à des questions fondamentales :

  • L’athlète améliore-t-il sa vitesse de développement de la force ou se contente-t-il de sauter plus bas ?
  • La stratégie de saut a-t-elle changé après la fatigue ou une blessure ?
  • Existe-t-il une asymétrie gauche-droite dans la production de force ?
  • Quelle est l’efficacité de la transition entre la phase de freinage et la propulsion ?
  • La performance est-elle davantage liée à la force ou au timing ?

Ces informations sont cruciales pour orienter l’entraînement, individualiser les séances, ou valider un retour au sport.

5.4. Suivi longitudinal : créer un profil de performance

Pour tirer pleinement parti des indicateurs clés de performance (ICP) du CMJ, la régularité est essentielle. Des protocoles standardisés, des outils à haute résolution et un suivi longitudinal vous permettent de :

  • Suivre les adaptations à l’entraînement semaine après semaine
  • Identifier les signaux d’alerte dans les stratégies de mouvement après une blessure
  • Évaluer l’efficacité des interventions sur la force, la puissance ou la coordination
  • Construire des profils d’athlètes basés sur les caractéristiques neuromusculaires

Les ICP transforment un simple saut en un outil de diagnostic complet du système neuromusculaire.

6- Comment mesurer un countermovement jump avec précision

Une mesure précise du countermovement jump (CMJ) nécessite du matériel avancé et un traitement des données rigoureux afin de capturer des données de force haute résolution, précises et fiables, reflétant la véritable performance neuromusculaire.

Plusieurs dispositifs existent pour mesurer un countermovement jump, mais ils varient en termes de précision, de fiabilité et de profondeur d’analyse :

  • Tapis de contact : estiment la hauteur de saut à partir du temps de vol. Faciles à utiliser, mais ne permettent pas d’analyser la production de force ni les asymétries.
  • Accéléromètres (wearables) : mesurent le mouvement global du corps, mais leur résolution est insuffisante pour extraire des données de force ou de stratégie de saut fines.
  • Caméras haute vitesse : permettent d’analyser les angles articulaires et les timings, mais demandent une installation lourde et une analyse post-traitement longue.
  • Systèmes infrarouges : précis sur le plan temporel, mais limités aux métriques verticales simples (pas de données de force).

Les plateformes de force sont aujourd’hui considérées comme la méthode de référence pour l’analyse complète du countermovement jump. Elles mesurent les forces de réaction verticales au sol à des fréquences d’échantillonnage élevées, ce qui permet d’obtenir :

  • La hauteur de saut (calculée via l’impulsion ou la vitesse au décollage)
  • Les courbes force–temps, vitesse–temps et déplacement–temps
  • La puissance maximale, la force maximale et le taux de développement de force (RFD)
  • Les impulsions excentrique et concentrique
  • Les asymétries bilatérales et la répartition de la charge entre les membres
  • Le temps de stabilisation à la réception

7- Applications cliniques et sportives du CMJ

Le countermovement jump (CMJ) est l’un des rares tests qui s’intègre aussi bien dans les protocoles de performance de haut niveau que dans les programmes de rééducation. Sa polyvalence, sa sensibilité aux variations neuromusculaires et la richesse des données qu’il génère en font un outil de référence pour les entraîneurs, kinésithérapeutes, préparateurs physiques et chercheurs.

Que ce soit pour optimiser la puissance d’un athlète d’élite ou suivre le rétablissement neuromusculaire d’un patient, le CMJ fournit des données objectives, reproductibles et immédiatement exploitables, bien au-delà de la simple hauteur de saut.

7.1. En performance sportive

Dans le sport de haut niveau, les détails font la différence. Le countermovement jump permet au coach de prendre des décisions éclairées en suivant des indicateurs précis comme :

  • Le développement de la puissance explosive : via des mesures comme la puissance maximale (Pmax), le taux de développement de force (RFD) ou la vitesse au décollage.
  • L’adaptation à l’entraînement : observer comment les valeurs de force et de puissance évoluent au fil d’un cycle ou d’une saison.
  • La fatigue et l’état de préparation : des tests CMJ réguliers (quotidiens ou hebdomadaires) permettent de repérer une fatigue neuromusculaire accumulée à travers une baisse de hauteur, une augmentation du temps de poussée ou une chute du RFD.
  • Les changements de stratégie motrice : des variations dans la durée des phases excentriques ou concentriques peuvent traduire une compensation ou une fatigue latente.

Grâce à ces données, les coachs peuvent ajuster les charges d’entraînement, prévenir le surmenage, et adapter les contenus en fonction de l’état physiologique réel de l’athlète.

7.2. En rééducation et retour au sport

En contexte clinique, le countermovement jump est un excellent outil pour évaluer la capacité fonctionnelle d’un patient à produire et absorber des forces. Cela est particulièrement utile dans les protocoles de retour au sport, où les décisions doivent s’appuyer sur des critères objectifs.

Le CMJ permet notamment de :

  • Identifier des asymétries résiduelles après blessure (par exemple : le ligament croisé antérieur)
  • Détecter des déficits persistants dans la force de freinage, le contrôle à la réception ou l’impulsion excentrique
  • Suivre en temps réel la récupération neuromusculaire
  • Fournir des critères quantitatifs de retour au jeu, en complément des délais classiques ou des évaluations subjectives

7.3. Évaluation de l’asymétrie et analyse unilatérale

Avec l’essor des plateformes de force bilatérales, les professionnels peuvent désormais analyser les asymétries entre les membres inférieurs avec une grande précision. C’est particulièrement utile dans les sports où les charges unilatérales sont fréquentes, comme le football, le basket ou le ski, et où les blessures unilatérales sont fréquentes également.

Le CMJ peut ainsi révéler :

  • Une asymétrie de force maximale ou d’impulsion concentrique
  • Une différence dans la capacité de freinage excentrique entre les jambes
  • Une variabilité dans le temps de stabilisation à la réception

Même de légères différences (>10–15 %) peuvent être cliniquement pertinentes et guider des interventions ciblées ou ajuster la planification du retour au sport.

7.4. Suivi longitudinal et profilage de l’athlète

Le suivi régulier des ICP du CMJ permet de construire un profil de performance individuel, utile en préparation physique comme en rééducation.

Cela permet notamment de :

  • Détecter précocement un plateau de performance ou une régression
  • Évaluer l’efficacité d’un programme d’entraînement ou de réathlétisation
  • Comparer un individu à une base de données normative ou à son propre historique
  • Définir des référentiels personnalisés pour le retour au sport ou la progression à long terme

Dans le sport de haut niveau, ces profils deviennent souvent de véritables empreintes motrices, qui aident à planifier les charges, sécuriser les retours à la compétition ou affiner les cycles de pré-saison.

8- Conseils pratiques pour tirer le meilleur de votre protocole CMJ

Réaliser un test de countermovement jump (CMJ) peut sembler simple en apparence, mais extraire des données de haute qualité et exploitables demande une grande rigueur dans les détails et le respect du protocole. Que vous évaluiez des athlètes d’élite, des jeunes joueurs ou des patients en rééducation, la qualité de votre installation et de votre exécution influence directement la valeur de vos résultats.

Voici quelques conseils pour optimiser vos séances de tests CMJ.

8.1. La constance avant tout

La cohérence des conditions de test est la clé pour pouvoir comparer les résultats dans le temps. Assurez-vous de :

  • Toujours utiliser le même protocole (avec ou sans balancement des bras)
  • Réaliser le test dans les mêmes conditions: sol, chaussures, horaire, fatigue…
  • Utilisez la même configuration et les mêmes réglages de la plateforme de force à chaque mesure.
  • Standardiser les consignes et éviter les encouragements variables

Même des variations mineures peuvent impacter la hauteur de saut, la durée de freinage ou le profil de puissance. L’objectif est d’avoir des données comparables, session après session.

8.2. Préparer l’athlète avec un échauffement ciblé

Un bon échauffement doit activer sans fatiguer. Il peut inclure :

  • 5 minutes d’activité cardiovasculaire légère
  • Des exercices de mobilité
  • Combinaisons de squats et de montées sur les pointes (comme détaillé dans la Partie 3).

Toujours utiliser le même échauffement avant chaque session de test.

8.3. Contrôler l’exécution

Incitez les athlètes ou les patients à sauter le plus haut et le plus vite possible, mais aussi à :

  • Éviter toute pause en bas du mouvement
  • Atterrir de manière contrôlée, de préférence au même endroit
  • Marquer un bref instant d’immobilité avant et après chaque saut pour permettre une détection précise des phases de pesée et d’atterrissage

💡 Conseil : quelques sauts d’essai avant le test peuvent aider à réduire la variabilité liée à une méconnaissance de la plateforme de force ou du protocole de saut.

8.4. Nombre de répétitions et récupération

Pour minimiser la variabilité individuelle et la fatigue :

  • Enregistrez au moins trois essais valides
  • Utilisez la moyenne ou le meilleur essai, selon vos objectifs de suivi
  • Respectez une pause d’une minute entre chaque saut pour éviter une baisse de performance

Lorsque vous travaillez avec des personnes blessées ou des jeunes populations, privilégiez la qualité à la quantité. Arrêtez le test si la qualité du mouvement se détériore.

8.5. Interpréter les données en contexte

La performance ne se résume pas à la hauteur. Pour une lecture complète :

  • Durée des phases excentrique et concentrique
  • Production de force et impulsion
  • Puissance développée et temps avant décollage
  • Symétrie bilatérale ou stratégies de compensation

9- FAQ : Tout ce que vous devez savoir sur le countermovement jump

Les athlètes et les praticiens posent souvent des questions sur le Countermovement Jump (CMJ), un test couramment utilisé.

Trouvez ici toutes les réponses pour optimiser vos tests CMJ.

Quelle est la différence entre un countermovement jump et un squat jump ?

Dans un Countermovement Jump (CMJ), le participant effectue un mouvement rapide vers le bas (phase excentrique) avant de sauter, utilisant le cycle étirement-raccourcissement pour produire plus de force.

À l’inverse, un squat jump commence à partir d’une position statique en flexion, sans mouvement préparatoire, ce qui élimine la contribution élastique.

Les CMJ permettent généralement d’atteindre une hauteur de saut plus élevée grâce à cette énergie élastique stockée.

Est-il préférable de sauter avec ou sans balancement des bras ?

Les deux options sont valables, mais le choix dépend de votre objectif :

  • Avec balancement des bras : l’intégration d’un balancement des bras lors du countermovement jump peut augmenter la hauteur du saut de 10 à 30 % et simuler plus fidèlement les mouvements spécifiques au sport. L’efficacité du balancement des bras est fortement liée à la coordination, ce qui permet d’obtenir de meilleurs résultats comparés aux sauts sans balancement des bras.
  • Sans balancement (mains sur les hanches) : améliore la standardisation des mesures et isole les membres inférieurs. Cette version est souvent privilégiée en recherche ou en rééducation.

Combien de répétitions faut-il réaliser lors d’un test CMJ ?

Un minimum de trois sauts valides est recommandé pour compenser la variabilité individuelle et obtenir des données fiables.
Prévoyez environ 60 secondes de repos entre chaque saut pour éviter toute fatigue qui fausserait les résultats, en particulier en contexte clinique ou de monitoring.

Quel niveau d’asymétrie est préoccupant dans un CMJ ?

Des asymétries de 10 à 15 % ou plus sont souvent considérées comme cliniquement significatives. Toutefois, cela dépend du contexte et de la population évaluée.
Une différence supérieure à 10 % en force maximale ou en impulsion concentrique peut indiquer un facteur de risque ou une stratégie de compensation.

Des tests réguliers permettent de distinguer les variations significatives des fluctuations normales observées au quotidien.

Le countermovement jump permet-il de détecter la fatigue ?

Oui. Des indicateurs comme la hauteur de saut, la puissance maximale ou le temps jusqu’à l’impulsion sont sensibles à la fatigue neuromusculaire.
Le CMJ est aujourd’hui un moyen validé pour évaluer la réponse à la charge d’entraînement et le niveau de récupération.

Faut-il absolument utiliser une plateforme de force pour tester un CMJ ?

Il est possible de tester un CMJ avec des outils plus simples (tapis de saut, applications mobiles), mais seule une plateforme de force fournit des données détaillées, fiables et complètes.

Si vous souhaitez aller au-delà de la simple hauteur de saut (par exemple, mesurer les asymétries, les phases du mouvement ou les impulsions), des plateformes de force comme les K-Deltas de Kinvent sont la référence absolue.

10- Conclusion

Le countermovement jump (CMJ) est un outil scientifiquement validé pour évaluer la fonction neuromusculaire, la performance athlétique et les progrès en rééducation. Mesuré à l’aide de plateformes de force, le CMJ offre des informations sur la production de force, le transfert d’énergie, l’équilibre corporel sous charge et l’adaptation à l’entraînement, à la fatigue ou à la blessure, bien au-delà de la simple hauteur de saut.

Du sport de haut niveau à la rééducation clinique, le CMJ permet aux professionnels de :

  • Suivre la puissance explosive et l’état de préparation
  • Identifier des asymétries ou suivre la récupération post-blessure
  • Ajuster les charges d’entraînement de façon objective
  • Prendre des décisions de retour au sport fondées sur des données fiables

Les plateformes de force permettent une évaluation fiable du CMJ dans divers contextes, transformant des données complexes en indicateurs exploitables pour des prises de décisions éclairées. Le CMJ reste une évaluation fondamentale, essentielle pour un suivi objectif et la réussite.

11- Références